Compte rendu de la 65e Semaine d’études liturgiques Saint-Serge (2- 5 juillet 2018)

La 65e Semaine d’Études liturgiques Saint-Serge s’est déroulée dans le 19e arrondissement à Paris, du 2 au 5 juillet 2018 ; son thème était : Le corps humain dans la liturgie. (voir l’album de photographies).

Ayant rassemblé une soixantaine de personnes, la plupart très assidues tout au long des séances, le colloque a accueilli 35 exposés dont 8 en anglais et le reste en français, avec traduction simultanée dans chaque sens. Les orateurs sont venus principalement de France, mais aussi de Belgique, Israël, Italie, Suisse, Pologne et Roumanie.
Face à une certaine méfiance, voire un mépris du corps humain dans certains milieux chrétiens prônant un ascétisme excessif, les organisateurs du colloque ont proposé aux participants et orateurs de réfléchir sur les manières dont le corps humain est considéré dans les célébrations des différentes familles ou traditions liturgiques. La diversité des pratiques analysées durant le colloque révèle un rapport très positif au corps humain, considéré comme un instrument du salut de la personne en son entier.

Monseigneur l’Archevêque Jean de Charioupolis, chancelier de l’Institut organisateur, a ouvert les travaux par un mot de bienvenue et d’encouragement, puis a beaucoup soutenu les participants par ses conversations tout au long de la journée et du repas qu’il a tenu à partager.

Le premier soir du Colloque, des Vêpres orthodoxes ont été célébrées en l’église Saint-Serge, suivies d’une collation au réfectoire, occasion de présenter le dernier volume paru dans la collection SEtL, rassemblant les Actes de la Semaine de l’année précédente, titre : Liturgie et religiosité [si possible, ajouter un lien vers une présentation du volume]. Parmi d’autres points, cette présentation a insisté sur la différentiation entre des pratiques de dévotion allant dans le sens du mystère célébré, et celles ayant subi des déformations ou surcharges conduisant à une approche superstitieuse de certaines pratiques liturgiques.

Les exposés, de bonne teneur scientifique pour la plupart, ont analysé des sources avec compétence pour en tirer une interprétation théologique. Ils ont été articulés en 9 sections thématiques, respectivemen : exposés introductifs et liturgies anciennes, puis sacralité du corps, Eucharistie, vie sacramentelle, postures corporelles, onctions et autres gestes, langage et voix, corps du défunt, reliques.

Parmi plusieurs points saillants, on peut relever des prises de position concernant la place de la femme dans l’Eglise, avec pour modèle celle de la Vierge Marie, les gestes d’imposition des mains, notamment pour les ordinations, des exposés ayant donné lieu à un débat soutenu sur des accents doctrinaux différents, et la place du corps dans les liturgies des funérailles, occasion aussi d’échanges très fructueux en fin de colloque.

L’une des journées du colloque s’est déroulée à l’extérieur : cette année, sur l’aimable invitation de Monseigneur l’évêque Nestor de Chersonèse, les participants sont allés visiter la Cathédrale orthodoxe dédiée à la Sainte Trinité, récemment construite et consacrée près de la Tour Eiffel. Cette visite a constitué l’occasion de découvrir un lieu connaissant un rayonnement spirituel et culturel au-delà de ce que prévoyait le projet de cette construction. Le jour de la visite, les travaux du colloque se sont poursuivis sur place dans un amphithéâtre dont l’aménagement fonctionnel favorise les échanges.