Décès de Jean Tchékan (1933-2021), ancien étudiant de l’Institut Saint-Serge

Ancien étudiant à l’Institut Saint-Serge, laïc entièrement engagé au service de l’Église, fondateur du Service Orthodoxe de Presse (1975-2011), Jean Tchékan s’est endormi en Christ mercredi 21 juillet 2021 au terme d’une longue maladie.
Né en 1933, fils du père Alexandre Tchékan et de Marie de Miller, père de deux garçons et plusieurs fois grand-père, Jean Tchékan a enseigné tôt la langue russe à l’Institut des Langues orientales (aujourd’hui INALCO) et a suivi le cycle de Licence en théologie à l’Institut Saint-Serge. Passionné par l’histoire de la liturgie chrétienne, notamment de la liturgie byzantine, il était diplômé de l’Institut Supérieur de Liturgie (Paris) où il avait suivi les cours de grands maîtres comme Dom Bernard Botte et Pierre-Marie Gy. Engagé dans la mission auprès des orthodoxes disséminés en France, parcourant inlassablement les provinces pour aider à la célébration des offices, soucieux également de l’unité concrète des différentes communautés orthodoxes en France, il fut l’un des fondateurs de la Fraternité orthodoxe en Europe occidentale (1971), aux côtés notamment du père Boris Bobrinskoy et se son ami Nicolas Lossky. Acteur du dialogue œcuménique, ami des dominicains de Toulouse et des sœurs protestantes de la communauté de Pomeyrol, il a été longtemps membre des comités de dialogue théologique officiel catholique-orthodoxe et orthodoxe-protestant en France. Parallèlement à sa vie familiale et professionnelle, il a démarré très jeune le « journalisme orthodoxe » en créant ou en participant activement à différentes revues, entre autres le Journal des scouts russes, puis le Bulletin de la Jeunesse orthodoxe en langue française. C’est ainsi qu’il a co-fondé en 1975 le Service orthodoxe de presse (SOP), mensuel d’informations religieuses et spirituelles, devenu rapidement une référence dans le journalisme chrétien non seulement francophone mais aussi international.
Son don véritable pour la pédagogie et sa passion pour l’ordo et la pratique liturgique de l’office byzantin faisaient de lui un véritable passeur. Un certain nombre de ses élèves de russe ont été affermis dans leur foi chrétienne ou ont rencontré l’orthodoxie par son intermédiaire. Il aura été pour de très nombreuses personnes, notamment des jeunes, un appui et un guide dans l’orthodoxie du XXe siècle.
Les funérailles du lecteur Jean Tchékan ont été célébrées mardi 27 juillet au monastère de la Protection de la Mère-de-Dieu, en présence d’une foule nombreuse d’amis venus parfois de loin. Image forte et symbolique, à l’issue de l’office de pannykhide, son cercueil a été porté par les six prêtres présents jusqu’au cimetière de Bussy où il repose non loin de l’un de ses anciens professeurs, le père Boris Bobrinskoy. Que sa mémoire soit éternelle !