Le doyen de l’ITO Saint-Serge a participé à un jury de thèse en littérature byzantine à l’Université de Padoue

La thèse doctorale de plus de 900 pages soutenue par Mme Francesca Samori, intitulée « Georges Métochitès, Histoire dogmatique, livre I. Édition, traduction et commentaire » était préparée à l’École Pratique des Hautes Études en cotutelle avec l’Université de Padoue, sous la direction du prof. Vincent Déroche et du prof. Niccolo Zorzi. La candidate a reçu les félicitations du jury à l’unanimité pour l’excellence de son travail.

L’objet de la thèse était la première édition critique et traduction en langue moderne du livre I de l’Histoire dogmatique de Georges Métochitès, érudit byzantin du début de la période des Paléologues (ca. 1250-1328). L’édition, réalisée par une étude complète de la tradition manuscrite de l’ouvrage selon les critères ecdotiques les plus modernes, est complétée par une traduction italienne et un remarquable commentaire historique.

Georges Métochitès, père de Théodore Métochitès (le restaurateur du célèbre monastère de Chôra), était lié à l’Union de Lyon (1274) et aux conflits religieux qui éclatèrent après la mort de Michel VIII Paléologue (déc. 1282) et la déposition des chefs unionistes (janvier 1283). Malgré les condamnations dont il faisait l’objet, il continua à soutenir l’Union des Églises et la procession du Saint-Esprit a Patre Filioque : proscrit et condamné pendant les 45 dernières années de sa vie (1283-1328), il composa quatre œuvres polémiques, dont la plus importante : l’Historia dogmatica. La thèse de F. Samori met bien en évidence le statut complexe et original de Métochitès, archidiacre impérial condamné, excommunié et exilé par le Tomos du patriarche Grégoire II de Chypre (1285), à la fois auteur et narrateur d’une Histoire dogmatique élaborée au service d’un but précis : obtenir justice auprès des hommes de bonne volonté pour lui et ses amis unionistes.