Dix-septième conférence d’études patristiques à Oxford (10-14 août 2015)

Du 10 au 14 août 2015 s’est tenu la Seventeenth International Conference on Patristic Studies à Oxford. Cet événement a lieu tous les quatre ans, et remonte au début des années cinquante, une époque quand la théologie chrétienne – non seulement dans le milieu « occidental » (en particulier le courant connu sous le nom de « théologie nouvelle »), mais aussi dans le milieu orthodoxe (il faut mentionner avant tout les noms du père Georges Florovsky, du père, plus tard archevêque, Basile Krivochéine et de Vladimir Lossky) – a vu la nécessité de retourner « aux Sources », cela veut dire aux Pères de l’Église. Il n’est pas un hasard que le début des Congrès liturgiques, qui ont lieu chaque année à l’Institut Saint-Serge, date de la même époque.

Au cours des années le Congrès patristique, organisé par l’Université d’Oxford, est devenu un événement majeur dans le monde scientifique, rassemblant quelques centaines de spécialistes et de théologiens venant du monde entier. Comme la dernière fois (voir le rapport de la Conférence 2011) j’étais frappé par la place que saint Maxime le Confesseur (7e s.) occupe dans les études patristiques : trois workshops (ateliers) étaient consacrés à ce « père de la théologie byzantine », sans parler des exposés et communications portant sur tel ou tel aspect de sa théologie. Une soirée était consacrée à la présentation de l’Oxford Handbook of Maximus the Confessor, qui vient de paraître.

Il était encourageant de voir de nombreux jeunes savants orthodoxes, parmi eux un ancien étudiant et une doctorante de Saint-Serge. Mais il est aussi un peu triste (mais inévitable) de signaler l’absence d’anciens fidèles participants, comme Mgr Kallistos (Ware) qui ne manquait jamais aux congrès précédents. Il a été devenu une figure familière dans la foule qui se dépêche dans les couloirs d’une salle à l’autre (plusieurs ateliers et exposés sont offerts en même temps ; donc chacun doit se préparer chaque jour bien en avant pour décider quels exposés sont les plus profitables pour lui !).

Récemment une discussion a commencé sur la place des Pères de l’Église dans la théologie orthodoxe, et on cherche d’autres termes pour remplacer la fameuse notion de « synthèse néo-patristique », lancée par le père Georges Florovsky, comme par exemple, « théologie postpatristque » ou « théologie contextuelle ». Mais il est sans doute que l’étude des Pères de l’Église va rester toujours indispensable pour la théologie orthodoxe d’aujourd’hui. Il est vrai qu’une référence aux Pères en général (« les Pères disent… ») ne suffit pas pour donner une réponse aux défis et problèmes qui sont posés à l’Église dans notre époque. C’est pourquoi l’étude scientifique des Pères – l’analyse de leurs écrits et l’étude du contexte historique et culturel qui a marqué la théologie de chacun des Pères – est nécessaire pour mieux comprendre ce que le père Florovsky a voulu dire par l’expression « l’esprit des Pères ».

Joost van Rossum